Mercredi 7 mars 2007 - Théâtre du Saulcy – Université de Metz

Luciano Berio
(1925-2003)
Sequenza VII (pour hautbois et bourdon)
George Aperghis (1945)
À bout de bras (pour clarinette et hautbois)
Karlheinz Stockhausen (1928)
Laub und regen (duo final de Herbstmusik) (pour clarinette et alto)
Luc Ferrari (1929 – 2005)
Porte Ouverte Sur Ville (pour hautbois, clarinette, clarinette basse, alto, percussions et bande enregistrée)

Musiciens: A.Pouzet-Robert (hautbois), N.Lapierre (clarinette), Y.Herpin (clarinette basse, clarinette), A.Herpin (alto), L.Chave (percussions)


L'écriture de "à bout de bras" de Georges Aperghis entraîne vers un extrême instrumental en confrontant l'interprète aux limites de son instrument. Les tensions sont créées par une nuance quadruple forte et des sons suraigus glissant sur des intervalles de quart de tons d'un instrument à l'autre. L'espace acoustique est saturé par les interférences; seule l'arrivée de cellules homorythmiques permet un retour à une ligne mélodique.

Dans "
Laub und regen", duo final de Herbstmusik (pièce de théatre musical) les interprètes cassent des branches, clouent des planches, s’agitent dans des feuilles mortes sèches, puis humides... Il évoque ainsi la richesse des sons familiers de l’automne.

La bande de Porte Ouverte sur Ville est faite en partie de prélèvements hasardeux de radio : prélèvements du monde, bribes de phrase ou de musiques, émotion ou langue de bois, irrationnel, instant saisi, imbriqué dans le présent... c'est une apparition. Quelqu'un se promène dans cet éparpillement et symbolise la présence de l'observateur. Enfin, des sons musicaux "abstraits" se mêlent au tissu réaliste et créent des distances ou des profondeurs de champ. Ainsi les musiciens jouent un véritable contrepoint, s'approchant ou s'intégrant aux sons de la bande, dialoguant avec eux ou, au contraire, vivant leur vie indépendante, l'ignorant ou même, la contredisant.