CCAM - Scène Nationale de Vandœuvre les Nancy
Vinko Globokar (1934)
Voix instrumentalisée (pour clarinettiste basse)
Kaija Saariaho (1952)
Oi Kuu (pour clarinette basse et violoncelle)
Helmutt Lachenmann (1935)
Allegro sostenuto (pour violoncelle clarinette/clarinette basse et piano)
Musiciens: Y.Herpin (clarinette, clarinette basse), P.Fourcade (violoncelle), C.Fourcade (piano).
Comme compositeur Vinko Globokar est difficilement
classable. D'une part il produit des oeuvres centrées sur
le rapport de la voix et de l'instrument
(Discours
II à VIII)
ou du texte à la musique (Voie,
Kolo).
D'autre part il s'intéresse au potentiel inventif de
l'interprète, I'invitant à créer collectivement
(Concerto
Grosso, Individuum/Collectivum).
Parallèlement il compose des oeuvres musicales où viennent
s'amalgamer des éléments du théâtre.
Persuadé que la musique doit aujourd'hui avoir un rôle
critique dans la société, il s'attaque à des problèmes
d'ordre social dans certaines de ses oeuvres (Les Emigrés,
L'Armonia Drammatica). Pour composer il s'inspire souvent
de questions situées en dehors de la musique (politique,
société, humanisme), celles-ci générant l'invention de
nouvelles techniques, de nouveaux matériaux et de nouvelles
formes de présentation. Il considère que tout modèle
d'organisation existant dans la nature ou dans la culture
peut devenir musique.
A propos de Oi
kuu Kaija Saariaho écrit:
"Cette oeuvre, dont la traduction approximative du titre
pourrait être «Pour la lune», marque une petite pause entre
deux grandes oeuvres pour orchestre, Du
cristal et ...à
la Fumée.
Elle est constituée
d'éléments qui me sont venus à l'esprit lors de ma
recherche d'un dénominateur commun entre la clarinette
basse et le violoncelle : harmonie fondée sur les sons
multiphoniques de la clarinette, sur les sons
multiphoniques et la couleur sonore du violoncelle, sur les
ressemblances et les différences de l'articulation, sur les
différences de couleur des deux instruments jouant dans le
même registre.
J'ai écrit Oi
kuu à
la demande de Kari Kriiku et Anssi Karttunen, et leur ai
dédié cette œuvre."
Allegro Sostenuto (1987-1988) de Helmutt Lachenmann est une sorte de méditation musicale de grande ampleur, tant par sa durée (près de 30 minutes) que dans l’exploration des résultantes de la rencontre entre des phénomènes résonnatoires (ou dérivés de tenuto) et de mouvement (allegro). Ce processus de rencontre sert de construction, déconstruction et transformation à la pièce, et se communique à la fois comme geste figuratif sur une durée très restreinte et comme projection sur des périodes plus grandes.