les 5, 8, 9 et 10 mai
MUSIQUE ACTION 2008
Concert - Ligeti/Kagel/Bhagwati
Direction : Olivier Dejours
Festival Musique Action 2008
CCAM - Scène Nationale de Vandœuvre les Nancy
Lundi 5 mai 2008
György Ligeti (1923.2006)
Kammerkonzert (1969) (pour flûte/piccolo, hautbois/cor anglais/hautbois d’amour, clarinette, clarinette basse, 2 violons, alto, violoncelle, contrebasse, cor, trombone, piano/celestat, clavecin/orgue Hammond)
Mauricio Kagel (1931)
La Rose des vents (1991.1994) extraits
Sud, Nord-est et Est (pour clarinette, 2 violons, alto, violoncelle, contrebasse, piano, harmonium et percussions)
Sandeep Bhagwati (1963)
Mora (pour clarinette basse, violoncelle, trombone et chef obligé)
Direction: Olivier Dejours
Gaspar Hoyos (flute, piccolo), Aurélien Pouzet-Robert (hautbois, hautbois d'amour, cor anglais), Noémie Lapierre (clarinette), Yannick Herpin (clarinette, clarinette basse), Jean-philippe Chavey (cor), Jean-Louis Bruto (trombone), Elena Frikha et Elisabeth Leroy (violon), Annie Herpin et Véronique Vichery (alto), Pierre Fourcade (violoncelle), Louis-Michel Marion (contrebasse), Claude Fourcade (piano, celesta), Vincent Royer (clavecin, Hammond), Yragaël Unfer (percussions)
Né le 28 mai 1923 à
Dicsöszenmárton (Transylvanie), György
Ligeti fuit
la Hongrie pour l’Autriche dans les années 50, et étudie
avec Karlheinz
Stockhausen.
Il travaille au Studio électronique de la Westdeuscher
Rundfunk (1957-1959) et rencontre Pierre
Boulez, Luciano
Berio, Mauricio
Kagel...
De 1959 à 1972, György
Ligeti participe chaque année aux
cours d'été de Darmstadt et enseigne à Stockholm en tant
que professeur invité. Durant la période hongroise, sa
musique témoigne essentiellement de l'influence de
Béla
Bartók et Zoltan
Kodaly. Ses
pièces pour orchestre attestent d'un nouveau style
caractérisé par une polyphonie très dense (ou micro
polyphonie) et un développement formel statique. Au cours
des années soixante-dix, son écriture polyphonique se fait
plus mélodique et plus transparente. Plus récemment, il a
développé une technique de composition à la polyrythmie
complexe influencée à la fois par la polyphonie du
XlVe
siècle et
différentes musiques ethniques, et sur laquelle se fondent
ses oeuvres des quinze dernières années.
En parallèle et, de par les similitudes de son
instrumentation avec le Kammerkonzert
de
Giörgy
Ligeti,
Ultim’asonata jouera 3 pièces extraites de
La
Rose des Vents, de Mauricio
Kagel. Ce
compositeur argentin, né en 1931 à Buenos Aires, suit des
études de musique, d'histoire de la littérature et de
philosophie. Il est co-fondateur de la cinémathèque
argentine, critique de cinéma et de photographie. Même
si Mauricio
Kagel n’est
à l’origine d’aucune "école", trente-cinq années
d’enseignement ont eu un impact important sur un grand
nombre de compositeurs d’une génération plus jeune.
L'oeuvre de Mauricio
Kagel est
étendue et variée. Son esprit théâtral et son humour
restent toujours sous-jacents dans les pièces de la fin de
sa vie, où il revient pourtant plus souvent à l’utilisation
d’une instrumentation plus traditionnelle : cycle
La
Rose des vents pour orchestre "de salon"
(1991-94).
Ce concert réunira dans Mora
de
Sandeep
Bhagwati,
une clarinette basse, un violoncelle, un trombone et un
chef d’orchestre.
Ce compositeur indien, né à Bombay en 1963, s’installe en
Allemagne où il étudie avec Edison
Denisov. Sandeep
Bhagwati est
un compositeur et artiste inter média. Il est moniteur de
recherche à l’IRCAM à Paris en 1995/96. Ses compositions de
tous genres ont été présentées dans les plus grands
festivals mondiaux. Il écrit 5 opéras/théâtres musicaux. Il
dirige et participe à des projets d’échange musical
interculturels entre des artistes indiens/chinois et des
artistes reconnus de l’occident.
A l’occasion de ce concert,
Ultim’Asonata invite le compositeur, chef d’orchestre et
percussionniste, Olivier
Dejours pour
prendre la direction de l’ensemble. En effet, le
Kammerkonzert
de
György
Ligeti nécessitant un nombre important
de musiciens, et étant d’une certaine complexité, il
semblait essentiel et enrichissant de travailler avec un
chef d’orchestre de cette renommée, ayant dirigé lui-même
cette pièce à plusieurs reprises.
Pièce de
théâtre musical
Mauricio Kagel : Pas de
Cinq
Festival Musique Action
2008
Théâtre
de la manufacture – CDN de Nancy
Du 8 au 10 mai 2008
Mauricio
Kagel a été
abordé par Ultim’Asonata, lors d’un concert à la
salle
Poirel, en
2005 avec Rrrrrrrrrrr,
puis en Février 2007 au Théâtre Gérard Philippe de Frouard
avec Pas
de cinq.
La personnalité et l’ouverture d’esprit de ce compositeur
ont séduit Ultim’asonata, suscitant de vives
discussions : interrogation, remise en question,
échange, débat… Mauricio
Kagel,
compositeur d'oeuvres énigmatiques, est un homme en marge.
Son regard, qui vient toujours du dehors, pénètre jusqu'aux
racines des choses. Il ne tolère pas l'évidence. Chez lui,
le rôle, les genres, la matière ou les fonctions de la
musique ne sont jamais des habitudes. Il considère toujours
ce qui se trouve au plus profond des objets qui l'occupent.
Il écarte tout intermédiaire, rejetant de façon radicale
les habitudes de pensée et de perception que l'on prend
pour la chose même; qu'il s'agisse des illusions de
l'opéra, des clichés cinématographiques,
ou
surtout de la
production du son.Le
fait de séparer le contenu de sa représentation, la
signification du signe, l'être d'une chose de sa valeur
courante de communication, met en oeuvre un processus
dialectique de différenciation. Au terme de ce processus a
lieu une dissolution par le doute de toutes les identités
solidement établies. Il va sans dire qu'il n'aborde pas la
tradition musicale sur des pistes toutes tracées. C'est
sans idées préconçues qu'il va au devant de ses
prédécesseurs. Puis il les transpose du royaume où se trouvent
rangés les esprits classiques des musiciens devenus tabous,
dans le domaine pratique de la vie concrète….Décomposition
par éléments et doute trouvent leur contrepartie dans
l'oeuvre de Kagel, grâce à la réunion de ce qui était
séparé. Ce qui est une dialectique de l'unité et de la
division. Les compositions analytiques de Théâtre
Instrumental, sont des lieux de synthèse. Oeil et oreille,
expression et pensée, concept et émotion ne restent pas
longtemps séparés; même des sentiments aussi divergents que
l'épouvante et la gaîté fusionnent. C'est un topos: le rire
s'étrangle dans la gorge devant la scène de
Mauricio
Kagel.
Pas
de cinq a été composé en 1965, pour 5
instrumentistes, percussionnistes ou comédiens. Cette
partition très précise et organisée à la façon classique
d’une composition instrumentale présente cinq interprètes
déambulant dans un pentagone en bois recouvert de
différentes matières sonores, à partir d’une partition
rythmique de leurs bruits de pas et de cannes.
Cette pièce a permis à Ultim’Asonata, lors de plusieurs
interventions scolaires dans la région, d’aborder la
musique contemporaine avec les enfants sous un autre angle,
en développant leur écoute mais aussi leur regard, et la
prise de conscience que le corps est partie intégrante de
cette musique. En effet, l’utilisation des pieds, des
mains, d’une canne, d’accessoires, de costumes, et
l’expression corporelle est en rapport constant avec le
rythme de la partition.
Devant le succès remporté lors du concert au
Théâtre
Gérard Philippe, Ultim’Asonata souhaitait
explorer d’avantage cette découverte avec le public.
Pas
de cinq a exigé que l'ensemble fasse
appel au concours de la comédienne Heidi
Brouzeng pour la mise en scène ainsi
qu'à l'architecte scénographe Guy
Amard pour
la conception et le suivi de la fabrication du décor
réalisé dans les ateliers du Théâtre de la Manufacture -
CDN de Nancy. Chaque interprète a dû y abandonner son rôle
de musicien "classique" pour entrer dans le côté plus
théâtral de la pièce.
Ultim’Asonata jouera cette pièce à plusieurs reprises,
après un travail approfondi (sur la mise en scène, les
effets sonores, les lumières…) à l’occasion du
festival
Musique Action 2008, au Théâtre de la
Manufacture – CDN de Nancy.